Graphicaderme dans Vaucluse-Matin en mai 1990

Le 05/01/2014 | Mis à jour le 08/10/2015 Salons : Avignon, Chaudes-AiguesTatoueur : Stéphane Chaudesaigues

Tattoo sans tabou ou comment un tatoueur parvient à réunir la passion de l' art graphique et l' amour du contact humain

Il est bien révolu le temps où le tatouage se faisait uniquement à la sauvette et dans des conditions d' hygiène assez déplorables.

Aujourd'hui les tatoueurs professionnels existent et de plus en plus nombreux sont ceux qui s'investissent artistiquement et même philosophiquement dans ce qu 'ils considèrent comme un art. Nous avons rencontré l' un de ces «amoureux du derme place Pignotte à Avignon.

Stéphane tatoue depuis cinq ans et aujourd'hui il ne se consacre plus qu 'aux travaux qui l' émeuvent profondément.

Lorsqu' il a installé son laboratoire «Art Tattoo. à Avignon il a bien sur réalisé des tatouages commerciaux, mais depuis un an et demi sa passion la conduit vers une conception véritablement artistique de son travail.

C' est pourquoi il a, tel un précepteur, initié minutieusement Max aux tatouages standards pour que l' association de leurs deux talents puissent répondre aux besoins d' une clientèle très large. Cette formule a permis à Stéphane de respecter profondément son travail.

" Je ne veux pas nuire à ce que je fais et à ce que j' aime aussi je préfère pouvoir refuser certains tattoos et les confier à Max". Les critères de refus de Stéphane sont à la fois déontologiques et sensitifs. Conscient des idées préconçues que la société française peut avoir face aux tatouages il préfère ne pas tatouer les mains et les visages, il n' accepte pas les mineurs, et refuse les motifs qui porteraient atteinte à l' intégrité des individus. " Ce n' est pas en provoquant les sensibilités des gens que je souhaite faire apprécier l'art du tatouage, je préfère leur montrer qu 'une fois colorée la peau devient vivante ".

Pour Stéphane," un corps blanc est triste".

Il ne s' agit pas pour autant d' appliquer un motif ou des couleurs à un support intradermique, il faut véritablement que les deux fassent un tout et que le tattoo soit comme une marque de naissance que la peaux aurait générer.

Pour atteindre cette unité un long travail de communion doit s' opérer entre Stéphane et son client, le motif choisi doit réunir deux sensibilités, l' une artistique l' autre personnelle.

C' est pourquoi Stéphane ne reçoit que sur rendez-vous et parle longuement avec ses clients avant de réaliser Ies premières esquisses.

Actuellement Stéphane se passionne pour les dessins surréalistes de Franck Frazetta et de Boris Vallejo, mais il est aussi sensible aux œuvres classiques comme le portrait de Marat par David, la République de Delacroix ou Les Sabines de David. Cela ne l'empéche pas de réaliser également d' étonnants tattos à partir de photographies, de publicités et d'affiches de films, comme le portrait de Freddy des "Griffes de la nuit. ou celui déchargée dans Terminator".

Dans je passé, Stéphane a tatoué un homme de soixante ans qui voulait agrandir la circonférence de ses mamelons, il a fait aussi des grains de beauté, des tâches de rousseur, dépigmenté la peau pour effacer des cicatrices, redessiné des sourcils clairsemés et tracé d' indélébiles eye-liners.

La majeure partie de sa clientèle a entre 18 et 35 ans avec un fort pourcentage de personnes âgées de 25 ans.

Son plus vieux client a été une femme de soixante huit ans.

Il a rencontré toutes sortes de catégories professionnelles.

C' est peut-être la présence et le profil de tous ces individus qui l' ont conforté dans sa passion et lui ont donné une telle ouverture d'esprit riche de tant d' expériences et de rencontres Stéphane a fini par définir ses exigences artistiques et les concilier à son travail.

Pour tous renseignements :

TéL : 90.82.32.90

Nathalie MAZET