Tatouage Flash : Stéphane Chaudesaigues et le tatouage à Paris

La Bête Humaine/Stéphane Chaudesaigues.

Que dire de vraiment nouveau à propos de Stéphane Chaudesaigues? Il est une figure de proue du tatouage depuis bientôt vingt ans et pendant ce temps toute une génération, quand on y réfléchit, il s’est efforcé d’élever le niveau et la notoriété de l’art de la peau, parvenant aussi à lui ouvrir la porte des galeries d’art.

Il n'y a de secret pour personne : les images qu'il dessine, peint, ou qu’il encre dans la peau ​​sont souvent sombres et parfois même troublantes. Et s’il ne passait pas le plus clair de son temps à coucher ses visions sur du papier, sur de la toile et sur la peau, ces chimères risqueraient bien de l’engouffrer corps et âme.

Heureusement pour lui, ses clients le laissent ainsi exorciser ses démons. Et donc une fois qu’elles prennent forme sur la peau, ces images lugubres deviennent glorieuses et magnifiques. Ainsi est la magie de l’art de Stéphane.

Que l’on soit sensible ou non à ses sujets, la qualité de son travail est indiscutable. Ce travail est toujours éloquent et témoigne d’un effort de recherche très poussé dans le domaine du tatouage, autant sur le plan technique que sur le plan artistique. C’est vrai, Stéphane est un bourreau de travail qui cherche toujours à en apprendre plus sur son art, et cela explique pourquoi ses œuvres ont atteint un tel niveau.

Grâce à son utilisation particulière des images, des couleurs ou des nuances de gris, il a contribué à l'évolution du tatouage et à sa perception par le public. En effet avant d’être finalement reconnus comme des œuvres d’art, les tattoos étaient dans le passé associés aux soldats, aux anciens détenus, aux marins et aux personnes de peu de vertu.

De nos jours, l’approche des collectionneurs de tatouage n’est pas sans rappeler celle des amateurs de peinture, et le nom de certains tatoueurs est aussi révéré que celui des grands artistes peintres.

Aujourd’hui, les tattoos de Stéphane combinent l’esthétique de la peinture classique avec la technique du tatouage. Il est l’auteur d’images fortes qui assurent que son nom restera longtemps dans les archives de cette forme d’art.

Ne cherchez pas à voir la photo de Stéphane placardée partout sur son site ; il choisit plutôt de se faire connaître comme La Bête Humaine. Plus qu’un sobriquet, il s’agit en fait d’un regard sur l’enfant qu’il était et sur l’homme qu’il est devenu, encore marqué par de profondes blessures. La Bête Humaine est un site très personnel qui présente des images du passé et du présent. Dans la vie, on est souvent conduit à porter un regard sur son passé. En ce qui concerne Stéphane, ce regard en arrière l’aide à embrasser le futur avec sérénité. C’est un futur qu’il construit jour après jour, s’occupant de quatre ou cinq clients par semaine. Ces gens auront toute l’attention de Stéphane pendant deux ou trois mois ; le temps nécessaire à la réalisation d’une grande pièce.

Dans son atelier de Paris et d'Avignon, il ne voit qu’un client par jour, à raison de 8 à 10 heures de travail, et quand il n’encre pas des manches et des dos, Stéphane créé des portraits réalistes. Si ses journées sont bien remplies, il rêve pourtant d’un endroit où il pourrait toucher encore plus de gens. C’est ce qui l’a conduit à souvent se produire aux Etats-Unis, où son rêve peut ainsi continuer.

Stéphane Chaudesaigues.

"Je ne me doutais pas qu’un jour j'aimerais tellement le tatouage qu'il gouvernerait ma vie aussi impérieusement".