LA PASSION DU TATOUAGE, LE CIMENT D’UNE FAMILLE

Lorsque le premier salon de Stéphane Chaudesaigues ouvre à Avignon, il travaille juste à côté. Patrice avait envie de se faire tatouer depuis longtemps mais n’avait toujours pas franchi le cap. C’est comme un signe du destin… il ne peut plus reculer devant cet appel du tattoo.

Place Pignotte, en 1992, première séance de tatouage avec Stéphane Chaudesaigues qui lui encre l’effigie Harley Davidson sur l’épaule en noir et gris.

Puis il enchaine très rapidement avec un aigle sur le pec.

Et quand il croise la mort, il a reçu une balle de sniper lors d'un déplacement militaire au Mali,

IL DÉCIDE DE SE FAIRE UN DOS COMPLET TOUT EN COULEUR, RÉALISTE, QUI REPRÉSENTE UNE SCÈNE DE COMBAT OÙ HERCULE AFFRONTE LE CERBÈRE.

Avec ce dos complet, il accompagne Stéphane et d'autres tatoués comme lui à Nashville en 1995. Ce qui permet à Stéphane Chaudesaigues de gagner une  reconnaissance et une notoriété auprès des plus grands tatoueurs aux Etats-Unis.

Le tatouage, la vie à la boutique, les voyages, les sorties… La relation est très forte avec Stéphane.

« C’est mon tatoueur, mais pas seulement !! nous avons partagé des tranches de vie inoubliables».

A ce moment là, c’est son coté rebelle, un peu « dark » qu’il exprime…

ET PUIS C’EST LA « RUPTURE ». PENDANT PLUS DE 15 ANS PATRICE MET DE CÔTÉ LE MONDE DU TATOUAGE, «LA VIE A VOULU QUE CE SOIT COMME ÇA ».

Aujourd’hui en 2013, il y revient, « enfin ». Mais dans un état d’esprit tout autre. Il est accompagné de sa femme Christelle et de son beau-fils Mathieu.

PATRICE VEUT RETROUVER CETTE PASSION ET LA PARTAGER AVEC CEUX QU’IL AIME.

Après le père, c’est le fils, Steven, qui va orner son corps. Son projet ? un bras complet voir une manchette dans un style japonais en partie en couleur et en partie en noir et gris. Il y aura une carpe, un temple, un tori (portail japonais qui permet le passage entre le monde terrestre et le monde divin) et un samouraï… de longues heures sous les aiguilles en perspective…

Il y a 10 ans, lorsque Christelle rencontre Patrice pendant une concentration moto, passion commune, elle était réfractaire aux tatouages.

« JAMAIS JE N’AURAI IMAGINÉ TOMBER AMOUREUSE D’UN HOMME AUTANT TATOUÉ ».

Aujourd’hui, sa vison du tatouage a évolué. Et pourtant, « ce n’était pas gagné ». L'amour... le partage... la vie de couple, la vie de famille à 3 puis à 4...

Elle décide même de franchir le cap et de marquer sa peau à vie. C’est Steven, le fils de Stéphane Chaudesaigues, qui sera son tatoueur.

Son motif ? une branche de cerisier en fleur.

Où ? Sur son avant-bras, à l’intérieur pour le voir quand elle le veut et le cacher facilement.

Son tatouage est murement réfléchi. C’était une évidence pour elle de le faire en couleur.

La séance, qui a duré 1h30, restera gravée à jamais dans sa mémoire. Pour elle, pour Patrice pour son fils, pour l'avenir...

ELLE EST TELLEMENT HEUREUSE DE SON TATTOO QU’ELLE A DÉJÀ PRÉVU LE SUIVANT.

Une fleur de lotus en couleur avec les initiales de ses enfants entre les omoplates.

Elle a aussi un projet sur le mollet. L’idée serait de faire un tattoo « commun » avec Patrice. Chacun son tattoo mais une fois associé on voit apparaître une composition complète.

CETTE CONVERSION AU TATTOO EST PROFONDE.

CHRISTELLE, ELLE A LA SENSATION QUE D’UN CÔTÉ IL Y A UNE PAGE QUI SE TOURNE ET DE L’AUTRE UN LIVRE QUI S’OUVRE.

Et ce n’est pas seulement son initiation, en effet, Christelle est venue avec son fils Mathieu, tout juste 18 ans. Contrairement à elle, il a toujours voulu se faire tatouer. Depuis ses 9-10 ans, il veut des kanjis. Malgré ses réticences, sa maman accepte le projet mais lui impose d’avoir 18 ans.

C’est Steven qui lui tatoue sur l’avant-bras les kanji qui signifient « courage ».

POUR MATHIEU, IL S’AGIT DE MARQUER LE PASSAGE À L’ÂGE ADULTE ET TOUT EN GARDANT LE SOUVENIR DE SON VÉCU ET DU COURAGE DE SA MÈRE POUR L'ÉLEVER.

Il est d’autant plus heureux qu’il a pu partager cette aventure avec elle.

Mathieu sait déjà qu’il ne s’arrêtera pas là. Plus tard, il veut un phœnix et un tigre en noir et gris sur les côtes. Et il pense à une scène pour son dos… comme Patrice...

MATHIEU, LUI AUSSI IL A LA PASSION, C’EST CONFIRMÉ…

Tiphaine, la fille de Patrice et Christelle, deux ans et demi, voudrait bien se faire tatouer elle aussi… en attendant sa majorité c’est elle qui aide sa maman et son frère à prendre soin de leur tatouage…

ETRE TATOUÉ EN FAMILLE CELA SOUDE LES LIENS ET C’EST L’OCCASION DE VIVRE UNE ÉMOTION, UN SENTIMENT INTENSE ET SYMBOLIQUE.

Un rite, un parcours initiatique, un engagement partagé… Et dans notre société actuelle, il y a peu d’occasion comme celle là…